Chaque soir à neuf heures
3 participants
Page 1 sur 1
Chaque soir à neuf heures
Ce film,qui fait partie de mes oeuvres favories,est un film trop méconnu en France.Son réalisateur ,Jack Clayton,est l'auteur de l'excellent Les innocents.
Our mother's house (en VO),est une merveille.C'est un film à la fois simple,fantastique,gothique (la grande demeure inquietante à souhaits),claustrophobique (la grande demeure toujours ) enfantin puisqu'il a pour principal héros des enfants.Il a un peu les atours d'un conte,un peu déviant et pas pour les enfants.
L'histoire est celle des sept enfants Hook (reference à Peter Pan),habitant donc cette demeure d'apparence victorienne,avec leur mère malade et très pieuse.Chaque soir à neuf heures,elles les reunit autour d'elle pour lire la bible et discuter.Le jour où elle meurt,les enfants decident de ne rien dire autour d'eux pour eviter d'aller dans un orphelinat,l'enterre dans le jardin durant une ceremonie aussi étrange que simple,et Elsa,l'ainée des enfants agée seulement de 14 ans,prend la place matriarcale.Le problème est que la place de leader d'Elsa confine parfois à la dictature,la petite n'hésitant pas à employer des moyens durs pour faire ce que sa mère voudrait et lui dit de faire.
Peut-être,pensent-ils,l'âme de leur mère est toujours là,et prend possession d'Elsa à neuf heures,le soir,le corps de l'enfant servant de receptacle,disant aux autres ce que leur mère souhaiterait qu'ils fassent.Bientôt,les enfants recréent un coccon familial,avec leurs propres règles.Tout marcherait merveilleusement,si leur père,absent depuis des années,ne decidait de revenir chez lui,reprendre la place qui ,croit-il,lui est dûe,et surtout,bouleverser la vie intime des enfants.Car cet homme-là,contrairement à leur mère,vit une vie libre remplie de fêtes et d'alcool.
Ce film peut être difficile à regarder.En subissant la "superiorité" d'Elsa,receptacle vivant de la mère defunte,les enfants s'enfoncent de plus en plus dans la barbarie enfantine,sans le vouloir,evidemment.A ce titre,la scène traumatisante de la tonte de l'une des soeurs est particulièrement difficile à regarder,tant ces enfants semblent soudain fanatisés,faisant ce que leur mère leur dit depuis la tombe du jardin,lui obeissant et lui faisant plaisir de cette façon.C'est destabilisant,effrayant,l'ambiance,toute en plans serrés ,lumières tamisées,participent à cette sensation d'enfermement,de claustrophobie maladive,de malaise perceptible dans toute la maison.Les enfants ont cette figure d'innocence pervertie,à la limite de la souffrance imposée (en partie par le fanatisme religieux de leur mère),et finalement,très seuls.
Ce n'est que quand le père revient,joué par Dirk Bogarde,que soudain la vie semble affluer dans la maison,le soleil revient,mais le malaise est toujours là : ce père fêtard et inconstant trouble le coccon des enfants,et si certains sont heureux de le retrouver,en particulier les plus jeunes à qui l'absence du père fut dommageable,les aînés se doutent (avec raison) que celui-ci est un intrus,et un intrus dangereux.
Chaque soir à neuf heures est un film autant effrayant (meme s'il n'est pas à proprement parler un film d'horreur) que psychologique,drame sur la perte de l'innocence (ou pas),mélancolique,etrange,faussement doux,mysterieux (la fin est ouverte),porté par la musique magnifique de George Delerue.Sans compter la performance des enfants,en particulier Margaret Brooks (Elsa) austère et mature,et Pamela Franklin dans le rôle de Diana (vue dans Les innocents) qui developpe envers son père un amour bien trop grand.
Our mother's house (en VO),est une merveille.C'est un film à la fois simple,fantastique,gothique (la grande demeure inquietante à souhaits),claustrophobique (la grande demeure toujours ) enfantin puisqu'il a pour principal héros des enfants.Il a un peu les atours d'un conte,un peu déviant et pas pour les enfants.
L'histoire est celle des sept enfants Hook (reference à Peter Pan),habitant donc cette demeure d'apparence victorienne,avec leur mère malade et très pieuse.Chaque soir à neuf heures,elles les reunit autour d'elle pour lire la bible et discuter.Le jour où elle meurt,les enfants decident de ne rien dire autour d'eux pour eviter d'aller dans un orphelinat,l'enterre dans le jardin durant une ceremonie aussi étrange que simple,et Elsa,l'ainée des enfants agée seulement de 14 ans,prend la place matriarcale.Le problème est que la place de leader d'Elsa confine parfois à la dictature,la petite n'hésitant pas à employer des moyens durs pour faire ce que sa mère voudrait et lui dit de faire.
Peut-être,pensent-ils,l'âme de leur mère est toujours là,et prend possession d'Elsa à neuf heures,le soir,le corps de l'enfant servant de receptacle,disant aux autres ce que leur mère souhaiterait qu'ils fassent.Bientôt,les enfants recréent un coccon familial,avec leurs propres règles.Tout marcherait merveilleusement,si leur père,absent depuis des années,ne decidait de revenir chez lui,reprendre la place qui ,croit-il,lui est dûe,et surtout,bouleverser la vie intime des enfants.Car cet homme-là,contrairement à leur mère,vit une vie libre remplie de fêtes et d'alcool.
Ce film peut être difficile à regarder.En subissant la "superiorité" d'Elsa,receptacle vivant de la mère defunte,les enfants s'enfoncent de plus en plus dans la barbarie enfantine,sans le vouloir,evidemment.A ce titre,la scène traumatisante de la tonte de l'une des soeurs est particulièrement difficile à regarder,tant ces enfants semblent soudain fanatisés,faisant ce que leur mère leur dit depuis la tombe du jardin,lui obeissant et lui faisant plaisir de cette façon.C'est destabilisant,effrayant,l'ambiance,toute en plans serrés ,lumières tamisées,participent à cette sensation d'enfermement,de claustrophobie maladive,de malaise perceptible dans toute la maison.Les enfants ont cette figure d'innocence pervertie,à la limite de la souffrance imposée (en partie par le fanatisme religieux de leur mère),et finalement,très seuls.
Ce n'est que quand le père revient,joué par Dirk Bogarde,que soudain la vie semble affluer dans la maison,le soleil revient,mais le malaise est toujours là : ce père fêtard et inconstant trouble le coccon des enfants,et si certains sont heureux de le retrouver,en particulier les plus jeunes à qui l'absence du père fut dommageable,les aînés se doutent (avec raison) que celui-ci est un intrus,et un intrus dangereux.
Chaque soir à neuf heures est un film autant effrayant (meme s'il n'est pas à proprement parler un film d'horreur) que psychologique,drame sur la perte de l'innocence (ou pas),mélancolique,etrange,faussement doux,mysterieux (la fin est ouverte),porté par la musique magnifique de George Delerue.Sans compter la performance des enfants,en particulier Margaret Brooks (Elsa) austère et mature,et Pamela Franklin dans le rôle de Diana (vue dans Les innocents) qui developpe envers son père un amour bien trop grand.
Winifred Sanderson- sous- programme
- Nombre de messages : 247
Localisation : Salem
Date d'inscription : 29/08/2006
Re: Chaque soir à neuf heures
J'ai lu ton poste avec admiration!!!!!tu décris tellement bien ce film que j'avais l'impression d'etre occupé a le regarder!!!écoute je ne l'ai pas vu,c'est un assez vieux film ,mais je le retiendrais ,et je suppose qu'il passera a la tv ,il est passé plusieurs fois Winifred?????
En tout cas quand tu aimes un film tu arrives a me donner tes émotions !!!merçi!!
En tout cas quand tu aimes un film tu arrives a me donner tes émotions !!!merçi!!
Trinity- Admin
- Nombre de messages : 1047
Age : 51
Localisation : Zion
Date d'inscription : 18/05/2006
Re: Chaque soir à neuf heures
Merci Trinity,c'est très gentil !
J'essaie d'être au maximum proche de mes émotions...
Alors en effet,j'ai oublié de preciser l'année du film (honte à moi) : 1967!Il est repassé une fois sur France 3 et recemment sur TCM.Mais comme le film a été joué dans des festivals récents,rien ne dit qu'il n'ait pas la faveur des éditeurs!Je croise les doigts!
J'essaie d'être au maximum proche de mes émotions...
Alors en effet,j'ai oublié de preciser l'année du film (honte à moi) : 1967!Il est repassé une fois sur France 3 et recemment sur TCM.Mais comme le film a été joué dans des festivals récents,rien ne dit qu'il n'ait pas la faveur des éditeurs!Je croise les doigts!
Winifred Sanderson- sous- programme
- Nombre de messages : 247
Localisation : Salem
Date d'inscription : 29/08/2006
Re: Chaque soir à neuf heures
quoi qu'il arrive je tiendrais ce titre en mémoire....!!!!!!comme ça je pourrais le voir si il passe a la tv et je te dirais ce que j'en ai pensé alors!!!
Trinity- Admin
- Nombre de messages : 1047
Age : 51
Localisation : Zion
Date d'inscription : 18/05/2006
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum